Semaine 14 2024

Entre le bien et le pas bien, il y a tout ce que je ne veux pas voir.

Notre cerveau analyse chaque situation en faisant appel à notre mémoire. Il compare avec ce qu’il connait et si la situation qui se trouve en face de nous est associée à une mémoire négative, il y a de fortes chances que notre avis soit fait. Il y a de forte chance que nous ne poussions pas beaucoup plus loin l’analyse.

Ainsi, face à une situation nouvelle, il est bien confortable de dire c’est super ou c’est nul, ça nous autorise à abandonner tout ce qui se trouve entre les deux. Et tout ce qui se trouve entre les deux, c’est la nouveauté, c’est ce qui n’est pas nous… Mettre le curseur sur bien ou pas bien, c’est se réduire à soi et c’est très facile à faire. Quelque chose qui demande plus d’effort, c’est de se dire qu’il n’y a rien de bien ou pas bien, il n’y a que ce qui est et ce qui est, c’est bien plus grand que notre petite analyse fainéante et égocentrée, qui finalement n’en est pas une.

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Semaine 13 2024

La bonne pression n'existe pas

La bonne pression n’existe pas

 

On se met la pression pour presque tout, non ? Au travail, en amour, pour savoir ce qu'on va manger ce soir, pour être à l'heure, par peur de mal faire, pour demander une augmentation, pour être quelqu'un de bien, pour avoir des bonnes notes, pour plaire etc et même pour être heureux, on se met la pression. Mais est-ce que cela sert vraiment à quelque chose ?

 

Se mettre la pression, c’est se dire : il faut que ça fonctionne. 

Bien évidemment, cela permet de se mettre en alerte pour développer les stratégies du succès. Mais la bonne pression serait presque un oxymore lorsqu'on s'arrête sur l'obscure clarté du concept. Le mot pression, dont les synonymes peuvent être : “coercition, contrainte, force”. Ou par extension,  “être sous pression” : bouillant, énervé, fébrile, impatient, nerveux, pressé, ne font pas vraiment référence à des modes de fonctionnement profitables. Pas étonnant finalement que la pression est un effet négatif.

Qui a donc eu l'idée de juxtaposer les termes bon et pression ? Un parent, un enseignant, un patron, bref quelqu’un qui souhaite vous voir faire quelque chose pour vous et pour lui aussi un peu quand même. Mais bon, ne soyons pas plus complotistes que nos responsables politiques à travers l’histoire de l'humanité.

Mettez-vous la pression et si vous ne savez pas pourquoi, quelqu’un d'autre en profitera sûrement.

La pression et son collègue, le stress, modifient l’activité neuronale pour concentrer nos forces sur nos fonctions vitales. Plus on a de pression, moins on pense bien et on en redemande en plus. On se lève le matin avec une liste de Titan dont on ne voit jamais le bout. On court, on transpire, on se flagelle, les journées sont trop courtes, je ne vais jamais y arriver. etc,etc,etc

 

Se mettre la pression devient une habitude, un choix basique. Répondre à la question pourquoi beaucoup moins. Pourtant, c'est essentiel.

 

Pourquoi nous mettons-nous la pression ? Pourquoi ? Bien souvent, on ne le sait pas. Mais on le fait quand même par automatisme, comme si tout résultat ne pouvait s’obtenir que dans la souffrance. Comme si le résultat n'avait de valeur que dans la souffrance.

Si vous dîtes à quelqu'un, j'ai réalisé cela et ça a été facile, vous l'intéressez moins que si vous racontez le processus douloureux qui vous a permis d’atteindre votre objectif. Bref, c’est mieux d'en chier un peu, ça donne du lustre.

 

Donc, on oublie tout ce qui a été fait avec fluidité sans y apporter plus de valeur que ça et on garde en mémoire pour se le repasser en boucle, ce qui a été compliqué. Bref, on remet une couche de pression.

Ça fait beaucoup de pression quand même….

Conseil n°1 : réduire les to do list.

Conseil n°2 : Pas de pression, la vie continue

Conseil n°3 : On reformule. Le plaisir du combat, c’est plus efficace que l'idée de bonne pression.

Conclusion mystique : “À part peut-être pour un pneu et encore, la bonne pression n’existe pas.”

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Semaine 12 2024

Fiez-vous à l'inconnu

Se fier à l'inconnu implique d'accepter volontairement de faire face à l'incertitude. Ah l'incertitude ! La pire ennemie de l'homme. Pourtant, on peut dire que tous les êtres humains s'entendent sur une et même chose, ce qui est un exploit : La vie est incertitude. Un putain de point d'interrogation permanent.  Mais nous voulons quand même des certitudes. Toujours. Être sûr d'être heureux, ne pas mourir demain, faire le bon choix, être sûr d'être aimé, être sûr de bien faire, être sûr de ne pas souffrir. Être sûr de tout, alors que rien ne l'est. Est-ce qu'il ne serait pas plus simple d'accepter de n'être sûr de rien. Sommes-nous des saumons, à toujours vouloir nager à contre-sens ? L'inconnu n'est pas confortable, mais c'est lui nous forge, c'est lui qui change les trajectoires. Les situations les plus complexes deviennent souvent les plus importantes de notre existence. La recherche de la tranquillité exacerbe nos peurs. Elle les laisse cuire à petit feu. L'exercice de l'inconnu les fait disparaitre. De là à dire que l'inconnu, c'est nous... Il n'y a qu'un pas.

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Semaine 11 2024

Il est urgent d'attendre

Je peux être face à une rivière, intraversable à la nage et décider de ne pas tenter de sauter par-dessus pour la franchir quand même. Je vais voir s’il n’y a pas un autre passage plus loin ou je rebrousse chemin. Décision simple. Pragmatique. Je peux décider de ne pas traverser une route avec beaucoup de trafic et de marcher un peu plus loin pour trouver un passage plus sûr. Décision simple. Intelligente. Je peux décider de ne pas aller caresser un chien qui me regarde droit dans les yeux, les muscles un poil trop tendus. Décision simple. Judicieuse.

 

La question est la suivante, qu’est ce qui fait qu’on ne fait pas n’importe quoi dans ces trois situations et qu’est ce qui fait qu’on peut faire n’importe quoi en choisissant : un amour impossible, une relation foireuse, de persister dans un choix qui n'est pas le bon, un job de merde qui flattera l’égo le temps que ça durera ou juste d’accepter de rendre un service même si l’on sait qu’il nous mettra dans la merde.

 

La différence, c'est que dans le premier cas, l’instinct de survie physique s’impose à nous. On perçoit le signal sans équivoque et on l’écoute. Bref, ça fonctionne bien. Dans le deuxième cas, le mécanisme de prévention repose sur des signaux psychologiques, les émotions, et là, il semble que nous soyons bien mauvais dans l’ (in) utilisation qu’on en fait. Si c’est de l’ordre du signal reptilien (assurer l’intégrité physique), l’action induite est quasiment toujours la plus profitable, mais lorsque les signaux sont émotionnels (assurer l’intégrité mentale), la communication avec nous-mêmes est tout de suite plus floue, voire inopérante. Dans le premier cas, on écoute le signal, on n'a même pas besoin de le déchiffrer, il décide de l’action à suivre. Dans le deuxième cas, on découvre, le plus souvent après coup, qu’on est bien ignorant de nous-mêmes.

C’est dommage cette inaptitude à utiliser tous les types de signaux qui nous alertent. Qu’ils soient excitants ou effrayant d’ailleurs. Ils ont toujours quelque chose à nous dire.

Les émotions ont un but très binaire, savoir ce qui sera profitable, ou pas, à notre survie mentale.

 

Je crois que la meilleure solution, dans bien des cas et jusqu’à ce que l’on prenne la sage décision de comprendre et d’interroger ses émotions jusqu’à la fin de ses jours, c’est bien souvent de ne rien faire. Ce qui n’est pas si simple. Laisser infuser tranquillement.

 

Dédicace à mon ami Fabrice qui m'a transmis cet incontournable Mantra.

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Semaine 10 2024

Si rien ne change, rien ne change.

Le changement, c'est compliqué. C'est compliqué pour tout le monde, parce que ça veut dire remettre en question des choses que nous avons nous-mêmes mises en place et dont il faut accepter qu'elles ne soient pas efficaces ou plus efficaces. Évidemment, on sait tous plus ou moins que pour voler, à un moment, il faudra sauter de la falaise, que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que la folie, comme disait Einstein qui n'a pas dit que des conneries, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent !", etc, etc. Alors comment on fait : on apprend à aimer se casser la gueule. Parce que quoi qu'il arrive, le bonheur ne nait pas dans un bouquet de fleurs, mais dans le fumier. Le bonheur ne se construit pas dans le confort puisqu'il faut traiter des problèmes pour l'atteindre. L'objectif du changement ne peut se départir du chemin qu'il implique. La mise en mouvement, à contrario de la croyance que la chance peut tourner, est la seule action opérante, le seul point de départ possible. Go !

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Semaine 09 2024

La vie n'a que faire de nos prévisions.

Nous nous posons mille questions par jour, sur mille problématiques différentes et la plupart du temps, tous les scénarios que nous élaborons, parfois fiévreusement, ne voient jamais le jour. Logiquement, on devrait tous se dire : "À quoi bon, dépenser autant de temps à vouloir prédire l'avenir ? Nous sommes des machines à question et originellement, il faut bien se rappeler qu'il n'y en avait que trois : "Qu'est-ce qu'on mange ? Où est-ce qu'on dort ? et : Comment je me démerde pour rester en vie ?" Après quelques siècles de civilisations, nous en avons ajouté un paquet à cette liste primaire et la plupart d'entre elles ne brillent que par leur inutilité. Il y aura toujours plus de questions que de réponses et l'inverse est tout aussi valable.

En bref, personne ne peut connaître l'avenir, autant le laisser venir à nous : de toute façon, c'est lui qui décide.

Pour appuyer mon propos, une citation de Vernon Howard, un des pères du développement personnel, tirée du très très bon The power of your supermind.

"Nous nous encombrons d'idées inutiles que nous prenons négligemment pour des faits. Au lieu de laisser la réalité nous surprendre, nous insistons pour qu'elle soit conforme à nos concepts habituels, et ainsi, nous gâchons tout."

https://en.wikipedia.org/wiki/Vernon_Howard

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